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Solon met Athènes sur la voie de la modernité
Aristote, Constitution d'Athènes, XII 4
"Et encore <ce poème politique de Solon> à
propos de l'abolition des dettes et de ceux qui, auparavant esclaves,
avaient été affranchis par la seisachtheia:
Oui, le but pour lequel j'ai réuni
le peuple, me suis-je arrêté avant de l'avoir atteint
?
Elle peut mieux que tout autre m'en rendre témoignage au tribunal
du temps,
la vénérable mère des divinités de l'Olympe,
la Terre noire, dont j'ai alors
arraché les bornes enfoncées en tout lieu.,
esclave autrefois, libre aujourd'hui.
A Athènes dans leur patrie fondée par les dieux,
j'ai ramené bien des gens vendus injustement ou même
à bon droit.
Les uns étaient réduits à l'exil par la nécessité
terrible, ne parlant même plus la langue attique,
tant ils avaient erré en tous lieux.
D'autres subissaient ici-même une servitude indigne
et tremblaient devant leurs maîtres. Je les ai affranchis. Cela
je l'ai fait par la force
de la loi, unissant la contrainte et la justice;
et j'ai suivi mon chemin jusqu'au bout, comme je l'avais promis.
J'ai rédigé des lois semblables pour les gens de bien
et les petites gens,
fixant pour chacun une justice droite.
Si un autre que moi avait pris l'aiguillon,
un homme pervers et avide,
il n'aurait pu retenir le peuple. Car, si j'avais voulu
ce qui plaisait alors aux ennemis du peuple,
ou encore ce que leurs adversaires leur souhaitaient,
la cité fût devenue veuve de bien des citoyens.
C'est pourquoi, déployant toute ma vigueur, je me suis tourné
de tous côtés,
comme un loup au milieu des chiens. "
[trad. Mathieu-Haussoullier légèrement modifiée]