>Modules >
Naissance et petite enfance à l'époque romaine >
L'entrée dans la communauté >
Allaitement et moralité
Plutarque, Caton l'ancien, 1.20.4-7
"Après
la naissance de son fils, aucune tâche urgente, sauf s'il
s'agissait d'une affaire d'État, ne l'empêchait d'être
auprès de sa femme, quand elle lavait ou emmaillotait le
bébé. Elle le nourrissait elle-même de son lait.
Souvent même, elle donnait le sein aux petits enfants de ses
esclaves, afin que cette nourriture commune leur inspirât
de l'affection pour son fils. Dès que l'intelligence de l'enfant
s'éveilla, Caton se chargea lui-même de lui apprendre
à lire, bien qu'il eût un esclave, nommé Chilon,
qui était un grammairien d'esprit très fin et qui
avait beaucoup d'élèves. Il n'admettait pas (...)
qu'un esclave réprimanda son fils ou lui tirât les
oreilles pour être trop lent à apprendre, ni que son
fils fût redevable à un esclave d'un bienfait aussi
précieux que l'éducation. Ce fut donc lui qui lui
enseigna les lettres, qui lui apprit le droit et qui fut son maître
de gymnastique. Il lui apprit non seulement à lancer le javelot,
à combattre lourdement armé, à monter à
cheval, mais encore à boxer, à endurer le chaud et
le froid et à traverser à la nage le fleuve en forçant
les passages difficiles et les tourbillons. Il dit aussi qu'il avait
rédigé un livre d'histoire de sa propre main, en gros
caractères, afin que son fils trouvât, à la
maison même, moyen de connaître les antiques traditions
de son pays.."