>Modules >
Naissance et petite enfance à l'époque romaine >
L'entrée dans la communauté >
La mise en nourrice
Contrat de nourrice
Contrat de nourrice d'Egypte
romaine
La
nourrice Didyma (13 av. J-C.)
""(Elle)
accepte d'élever et de nourrir, hors de sa maison de ville,
de son propre lait qu'elle gardera pur et sans impuretés,
pendant une durée de seize mois à partir du mois de
Pharmonti de la dix-septième année de règne
de César (76), le nourrisson esclave appelé…,
qu'Isidora lui a confié, recevant d'Isidora pour payer son
lait et ses soins deux drachmes d'or et deux cotyles d'huile chaque
mois. Aussi longtemps qu'elle sera régulièrement payée,
elle prendra bien soin d'elle-même et de l'enfant, en évitant
de gâter son lait, de coucher avec un homme, d'être
enceinte, de nourrir un autre bébé. Toutes les affaires
de l'enfant qu'elle reçoit ou qui lui sont confiées,
elle en prendra soin et les rendra quand on les lui demandera, ou
bien elle en paiera la valeur, sauf si la perte est évidente,
auquel cas on l'exemptera du paiement si elle peut en faire la preuve.
En conséquence Didyma a reçu d'Isidora, de la main
à la main, et dans sa maison, de l'huile pour les trois premiers
mois, Pharmonti, Pachon et Pauni (77). Elle ne renoncera pas à
donner ses soins avant la fin de la durée fixée; si
elle rompt ses engagements d'une manière ou d'une autre,
elle remboursera les gages déjà touchés et
les récompenses qu'elle peut avoir reçues en supplément,
à quoi s'ajoutera la moitié de cette somme au titre
de dommages et intérêts, plus cinq cent drachmes, plus
l'amende prévue par la loi… Si elle remplit les conditions
prévues, Isidora lui versera chaque mois les gages fixés
pendant les treize mois qui suivront, et ne lui retirera pas l'enfant
avant la fin de la durée prévue, à moins de
payer elle-même les dédommagements. Didyma rendra régulièrement
visite à Isidora, chaque mois, quatre jours différents,
et lui amènera l'enfant pour qu'elle l'examine (78)."
Contrat de nourrice d'Egypte romaine, BGU 1107,
Alexandrie. D'après D. Gourevitch, Le mal d'être
femme. La femme et la médecine dans la Rome antique,
Paris, 1984, 256.