Une
riche pharmacopée est mentionnée dans l'
Histoire
naturelle de Pline l'Ancien (Ier s. apr. J.-C.). Pus de 60 références
concernent les soins des jeunes enfants.
Il
s'agit de recettes de médecine populaire qui visent plus à
prévenir qu'à guérir. On veut avant tout empêcher
l'enfant de tomber malade, probablement parce que l'on sait que ses
chances de survie sont faibles si ses troubles empirent rapidement.
Les
remèdes sont tirés essentiellement de produits animaux
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Dents de dauphin, de loup, de cheval, de chien, de serpent
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Cornes de scarabée, rameaux de corail
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Cervelle de mouton, de vipère
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Lézard, grenouille
Cette prédilection est sans doute en relation avec le sentiment
d'une certaine animalité de l'enfant, être imparfait,
plus proche de l'animal que de l'homme.
Les recettes fonctionnent selon le principe de la magie sympathique,
basée sur la croyance en la connivence cachée des choses.
Une dent de loup portée en amulette chasse les frayeurs des
enfants (Pline,
Histoire naturelle, 28. 257). Par un échange
mystérieux, l'animal peut se charger du mal de l'homme en sacrifiant
sa vie. On fera ainsi mordre l'hernie d'un enfant par un lézard
qui sera suspendu et séché, emportant le mal avec lui
(Pline,
Histoire naturelle, 30.137).