Modules >
Guerre sur terre et sur mer aux époques classique et hellénistique >
Guerre sur mer >
La marine hellénistique : du plus petit au plus gros
Le document
Commentaire
et contexte de la source principale
Philippe V,
roi de Macédoine, entreprend la conquête des possessions
lagides en Egée. Il se heurte au royaume attalide de Pergame
et à Rhodes que sa politique inquiètent. En 201 av.
J.-C., ces derniers engagent une bataille navale contre la flotte
de Philippe. Polybe en fait un long récit dont est tiré
cet extrait.
"La
dékère de Philippe, qui était le vaisseau amiral,
tomba d’une manière extraordinaire à la merci
de l’ennemi. Comme une trihémiolie s’était
présentée devant elle, elle lui donna un coup violent
au milieu de la coque et resta fixée sous le banc supérieur,
le pilote n’ayant pu freiner l’élan de son navire
; avec ce bateau accroché à lui, le navire amiral
était en détresse, difficile à manœuvrer
dans n’importe quelle direction. C’est alors que deux
pentères se jetèrent sur lui, l’endommagèrent
des deux côtés, et coulèrent ce navire avec
l’équipage qu’il portait, notamment Démocratès,
l’amiral de Philippe. Au même moment, Dionysodoros et
Deinocratès, deux frères qui étaient les amiraux
d’Attale et qui s’étaient jetés l’un
sur une heptère ennemie, l’autre sur une octère,
connurent dans ce combat des hasards extraordinaires. Deinocratès,
s’étant jeté sur une octère, fut lui-même
atteint au-dessus de la ligne de flottaison, le navire ennemi ayant
une proue surélevée ; mais ayant endommagé
le navire ennemi sous la coque, il ne put d’abord se dégager
malgré tous ses efforts pour faire marche arrière
; aussi, comme les Macédoniens se battaient vaillamment,
il se trouva dans la situation la plus critique. Mais Attale vint
le secourir et sépara les deux bateaux accrochés en
éperonnant celui de l’ennemi, si bien que Deinocratès
se trouva libéré de façon inattendue, que les
hommes du vaisseau ennemi se firent tous tuer en se battant vaillamment
et qu’Attale captura ce vaisseau où il ne restait plus
personne." Polybe, Histoires, XVI, 2, 3-11.